GRANDE MESS - Compagnie Empreintes

Field-recording - scénographie sonore

3 femmes revisitent au plateau la pratique du Déboulé (défilé carnavalesque  de Guadeloupe).

Inspirée par la figure de la djablès autant  que par celle de la Mulâtresse Solitude, la pièce se déploie à travers les étapes d'un rituel imaginaire. Des marches et des rythmes se phasent, se décuplent, se déséquilibrent et se transforment à l’infini. Une procession empruntant à la fois aux icones de la pop culture et à la mythologie caribéenne. La pièce explore l'idée du bricolage identitaire, les figures dans lesquelles on se projette, celles qui nous représentent et dans lesquelles on se reconnaît. A travers le masque du MAS, c’est l’intime qui s’affirme avec conviction.

Mon premier travail travail à été de lire les corps. De l’influence des structures mathématiques de la musique classique indienne à la richesse des grooves des mas, la musicalité de la danse nécessite une présence sonore qui habille les corps en les laissant développer leur discours musical propre.

J’ai commencé par me laisser traverser par le son des éléments naturels de la Guadeloupe : océan agité, mer calme, vagues, clapotis, galets emporté par les remous, feuillages qui bruissent, vent puissant sur la végétation de la soufrière, pluie dense, ambiances nocturnes, grenouilles, coqs, chiens… L’archipel de la Guadeloupe est un territoire avec une intensité et une densité sonore puissante et singulière.

J’ai sélectionné et traité les enregistrements afin d’en extraire les sonorités évocatrices de la densité de cet archipel. Epaisseur des feuillages, fragilité des coquillages, remous des eaux, j’ai gardé les éléments qui habillent les corps pour les rites et les célébrations. Pour leur sonorité, pour leur symbolique aussi. Ils me semblent glisser sur les peaux, filer entre les doigts.